Louise des Ombrages d'Yves Viollier
Les non-dits d’autrefois
Yves Viollier est vendéen et charentais aussi. Ces régions lui ont souvent servi d’inspiration pour ses nombreux romans. Il sait aussi se servir de la réalité comme point de départ et ses enquêtes alors sont très précises. Rappelons-nous Les Deux Ecoles, La Nuit d’après ou encore La Chasse aux loups.
Nous sommes dans la Venise verte, cette région de marais si extraordinaire et mystérieuse, ici proche de Luçon et de La Rochelle. « C’était après la Grande Guerre, dans leur maison des Ombrages. » Le père et sa fille Louise y vivaient depuis la mort de la mère. Louise a eu un petit garçon sans père. Déjà, en ce temps-là, c’était la honte. Mais pire encore, on les a retrouvés, le père et la fille, tous les deux suicidés, se tenant par la main et l’on ne pardonnait pas le suicide. Louise pourtant avait un bel avenir devant elle. Elle avait un talent précoce de peintre et exposait dans les salons, même à Paris. Le père lui, était revenu de la guerre très abîmé, physiquement et psychologiquement. Mais tout de même, pourquoi un tel drame ?
Yves Viollier a lu les journaux de l’époque, il a entendu des rumeurs, il a cherché à voir des tableaux de celle qu’il a prénommée Louise : « J’ai essayé de remonter par le roman les chemins d’un destin qui les a décidés à se prendre par la main. Pour qu’ils revivent. Et que nous apprenions à les connaître. Afin, peut-être, que nous les aimions. »
Un très joli livre, très pudique, très humain, dans les brumes des marais de la Venise verte.