Le Cadavre du Palais-Royal de Laurent Joffrin
Nicolas Le Floch est de retour !
Il est impossible d’aborder ce roman sans évoquer le créateur du personnage et de ses aventures, Jean-François Parot. Diplomate et passionné d’histoire, on peut le dire spécialiste du 18e siècle. Il a d’ailleurs installé Nicolas Le Floch, devenu plus tard marquis de Ranreuil, comme commissaire au Grand Châtelet à Paris, sous le règne de Louis XV, puis de Louis XVI. Jean-François Parot a écrit 14 volumes, le premier s’intitulant L’Énigme des Blancs-Manteaux et le dernier Le Prince de Cochinchine, en 2017. Certains ont d’ailleurs été adaptés pour la télévision. Mais l’auteur est décédé en 2018.
C’est Laurent Joffrin qui a repris le flambeau. Comme chacun le sait, il est journaliste et a publié beaucoup de livres sur la politique et la société. Mais c’est aussi un passionné d’histoire qui a écrit 3 tomes concernant Les aventures de Donatien Lachance, détective de Napoléon. Jean-François Parot souhaitait que son héros traverse la Révolution française, car depuis le début des enquêtes tout est chronologique et Nicolas Le Floch vieillit avec le temps.
Lourd défi que de se mettre dans les pas d’une plume que le lecteur appréciait. Il faut respecter l’époque et bien se documenter, reprendre le caractère et la langue des personnages déjà existants et bien enfiler leurs bottes ! Laurent Joffrin y réussit, d’autant plus que le 14 Juillet 1789 est passé et que nous sommes au tout début de la Révolution, une période qui doit bien lui convenir.
26 septembre-6 octobre 1789. Nicolas Le Floch, que l’on pourrait dire retraité en Bretagne, a été appelé par son ancien adjoint Bourdeau. C’est grave, un cadavre a été retrouvé dans la Seine, totalement défiguré et une jeune femme a été enlevée. On apprendra qu’il y a un double complot et il faut jouer sur les deux fronts. Nicolas a ses entrées à la Cour, rencontre Louis XVI et Marie-Antoinette, et bien d’autres encore, réels ou inventés. Et la différence avec Jean-François Parot vient sans doute de là. Laurent Joffrin nous fait des portraits très précis de Mirabeau, D’Anton (bonne orthographe), Robespierre, Marat,… ce qui est passionnant.
C’est la vie de Paris, celle des gens affamés, à côté de la bonne chère (avec les recettes !), de la noblesse qui se cramponne à ses privilèges, de l’émeute qui gronde et des femmes bien sûr ! Période très courte mais intense.
Jean-François Parot doit être satisfait de son successeur !